Travailler dans le son est une vocation qui attire chaque année de nombreux passionnés, séduits par l’idée de conjuguer créativité artistique et maîtrise technique. Que ce soit pour enregistrer un concert à la Philharmonie de Paris, créer une ambiance sonore pour le cinéma ou mixer des morceaux en studio, les métiers du son offrent une grande diversité de débouchés. Cependant, ces carrières exigent des compétences solides et une formation adaptée. Depuis la réforme du lycée en 2019, les lycéens peuvent désormais plus facilement envisager ce domaine en combinant leurs études musicales avec des matières scientifiques, ce qui ouvre la voie à des formations allant du BTS aux grandes écoles spécialisées. L’offre de formation s’est par ailleurs considérablement diversifiée, permettant à chacun de trouver un cursus en phase avec son projet professionnel et son niveau d’études.
Les formations courtes et professionnalisantes
Pour ceux qui souhaitent entrer rapidement dans la vie active tout en acquérant un socle technique solide, les formations courtes représentent une voie royale. Ces cursus permettent de se familiariser avec les métiers du son sans s’engager dans de longues études universitaires, tout en offrant une insertion professionnelle rapide et des opportunités variées dans l’audiovisuel, le spectacle vivant ou l’enregistrement sonore.
Le BTS Métiers de l’audiovisuel option son
Le BTS Métiers de l’audiovisuel option son est sans conteste l’une des formations les plus prisées par les jeunes bacheliers intéressés par les métiers techniques du son. D’une durée de deux ans, ce cursus offre une approche à la fois théorique et pratique qui permet de maîtriser les bases de la captation, du mixage et de la sonorisation. Les étudiants apprennent à manipuler des équipements professionnels et à travailler en équipe, compétences essentielles pour évoluer dans le secteur de l’audiovisuel. La formation couvre des domaines variés comme la régie son, la réalisation sonore ou encore la captation de concerts, et prépare efficacement aux réalités du terrain. Accessible après un baccalauréat, souvent avec une orientation scientifique ou artistique, le BTS se distingue par son excellent taux d’insertion professionnelle. De nombreux diplômés trouvent un premier emploi en tant que technicien du son, assistant en studio d’enregistrement ou régisseur dans le spectacle vivant, bénéficiant ainsi d’un statut d’intermittent du spectacle.
Les écoles spécialisées et leurs programmes intensifs
Au-delà du BTS, plusieurs écoles spécialisées proposent des formations professionnalisantes de durées variées, souvent très axées sur la pratique en situation réelle : le site de formation audio FormaSound illustre bien cette tendance avec des cursus intensifs allant d’un à quatre mois, disponibles dans quatre villes françaises majeures que sont Paris, Lyon, Bordeaux et Montpellier. Ces programmes permettent de se former rapidement aux métiers d’ingénieur du son, de beatmaker ou de spécialiste en musique assistée par ordinateur. Les apprenants y découvrent l’utilisation de logiciels professionnels comme Pro Tools, Logic Pro, Ableton Live ou encore FL Studio, tout en bénéficiant de l’encadrement de professionnels de l’industrie musicale. L’approche pédagogique privilégie l’immersion en studio d’enregistrement professionnel et la manipulation directe d’équipements haut de gamme, ce qui garantit une montée en compétences rapide et concrète. D’autres établissements comme le CFPTS ou encore des écoles privées telles que l’EMC, l’ESRA-ISTS, 3IS ou SAE Institute proposent également des parcours professionnalisants variés. Si les coûts peuvent être élevés dans le privé, dépassant parfois huit mille euros par an, ces formations offrent néanmoins un accès direct au marché du travail et un réseau professionnel précieux.

Les cursus universitaires et formations longues
Les formations longues représentent une alternative stratégique pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances théoriques et scientifiques tout en développant une expertise technique pointue. Ces parcours universitaires ou en grandes écoles permettent d’acquérir une vision globale du secteur sonore, mêlant acoustique musicale, physique du son, technologie et création artistique. Ils ouvrent la voie à des carrières plus diversifiées et à des postes à responsabilités dans l’enregistrement, la réalisation sonore ou encore la recherche appliquée.
Licences et parcours généralistes en acoustique et musique
L’université offre plusieurs parcours de licence orientés vers les métiers du son, souvent conçus pour conjuguer enseignements scientifiques et artistiques. Ces formations généralistes permettent d’acquérir des bases solides en physique du son, en traitement du signal et en acoustique, tout en explorant les dimensions musicales et culturelles du domaine. Certaines universités proposent des licences avec des dominantes audiovisuelles incluant des modules spécifiques sur le son, préparant ainsi les étudiants à poursuivre en master ou à intégrer des formations spécialisées. Ce parcours académique est particulièrement recommandé pour ceux qui envisagent une carrière à la croisée de la recherche et de la pratique, ou qui souhaitent disposer d’un bagage théorique solide avant de se spécialiser. Les enseignements portent aussi bien sur la physiologie de l’audition que sur la psychologie cognitive liée à la perception sonore, offrant ainsi une compréhension fine des mécanismes en jeu dans l’enregistrement et la diffusion sonore. Les conservatoires comme ceux d’Annecy, Grenoble, Chalon-sur-Saône ou Boulogne-Billancourt proposent également des classes préparatoires limitées à une dizaine d’élèves par promotion, permettant une préparation intensive aux concours des grandes écoles.
Masters spécialisés et diplômes d’ingénieur du son
Pour ceux qui visent l’excellence et des postes de direction artistique ou de réalisation sonore, les masters spécialisés et les diplômes des grandes écoles constituent la voie la plus exigeante et la plus reconnue. Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, l’ENS Louis Lumière, la Femis, l’ENSATT Lyon ou encore l’ESRA-ISTS de Brest figurent parmi les institutions les plus réputées. Ces écoles publiques, souvent accessibles sur concours après une préparation d’un ou deux ans, offrent des formations de trois à six ans qui combinent enseignements techniques pointus, projets artistiques ambitieux et stages professionnels. Les frais de scolarité y sont généralement modérés, autour de cinq cents euros par an dans les établissements publics, ce qui contraste fortement avec les tarifs du secteur privé. Les diplômés de ces cursus bénéficient d’un taux d’insertion professionnelle très élevé, souvent supérieur à quatre-vingt-dix pour cent, et accèdent à des fonctions variées allant de l’ingénieur du son à la réalisation en informatique musicale, en passant par la direction artistique ou le design sonore. Des professionnels comme Perrine Ganjean, ingénieure du son à la Philharmonie de Paris, illustrent parfaitement ce type de parcours : après des études scientifiques et une formation au Conservatoire national supérieur, elle enregistre aujourd’hui des concerts, réalise des streamings et des podcasts musicaux. Elle souligne l’importance d’une solide culture musicale, d’un amour profond pour cet art et de compétences scientifiques en physique et technologie. Son conseil principal est de multiplier les stages dans différents domaines, de la musique au cinéma, pour enrichir son expérience et élargir son réseau professionnel. Ces parcours longs, bien que très sélectifs, constituent un investissement stratégique pour ceux qui aspirent à devenir des références dans le secteur du son.



